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Pollution aux particules fines

La pollution aux particules fines néfaste même quand la norme UE est respectée

Par Olivier THIBAULT Il y a 22 heures  

Paris — Une exposition prolongée aux particules fines en suspension dans l'air (PM) a un effet néfaste sur la santé même lorsque les concentrations restent dans la norme dictée par l'Union européenne (UE), selon une analyse publiée lundi.

"Nos résultats suggèrent que des effets néfastes importants sur la santé se produisent même avec des concentrations aux particules PM 2,5 bien inférieures à la limite fixée par l'UE pour la qualité de l'air, à savoir une concentration moyenne annuelle de 25 microgrammes par mètre cube d'air", explique l'auteur principal de cette étude, le Néerlandais Rob Beelen.

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Les PM 2,5 sont les plus fines des microparticules, avec un diamètre inférieur à 2,5 microns (soit la taille d'une bactérie). Ce sont celles qui génèrent le plus d'inquiétudes pour la santé car leur taille leur permet de pénétrer plus facilement et profondément dans les poumons.

Cette étude financée par l'Union européenne et publiée par la revue médicale britannique The Lancet se base sur les données de 22 enquêtes de type cohortes, conduites dans 13 pays européens qui ont permis de suivre un total de 367.251 personnes sur près de 14 années en moyenne.

Il ressort de cette analyse qu'une variation relativement fine de la pollution par PM 2,5 entraîne un risque nettement accru pour la santé de ceux qui y sont exposés.

"L'étude évalue que pour chaque hausse de 5 microgrammes par mètre cube de la concentration en PM 2,5 sur l'année, le risque de mourir d'une cause naturelle s'accroit de 7%", explique The Lancet dans un communiqué. Les décès par "cause naturelle" excluent les morts par accidents ou suicides pour lesquels la pollution ne peut être mise en cause.

Cette différence de pollution de 5 microgrammes/m3 est celle qui existe entre un axe urbain très fréquenté par les voitures et un endroit situé à l'écart du trafic, précise le Dr Beelen de l'Université d'Utrecht aux Pays-Bas.

Surmortalité chez les hommes

Les résultats de cette étude, qui a porté sur les différentes classes de particules en suspension, montrent que "l'exposition à long terme" aux particules les plus fines représente une "menace pour la santé même lorsque les concentrations sont bien inférieures aux limites imposées par l'Union européenne", selon The Lancet.

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La directive européenne sur l'air de 2008 a imposé aux Etats membres un plafond moyen annuel de 25 microgrammes/m3, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise elle comme valeur limite 10 microgrammes/m3.

"L'association entre exposition prolongée aux PM 2,5 et décès prématurés demeure significative même après ajustement pour tenir compte de facteurs tels que tabagisme, statut socio-économique, activité physique, niveau d'éducation, et l'indice de masse corporelle" explique The Lancet.

Les chercheurs ont également noté une surmortalité chez les hommes par rapport aux femmes en relation avec la pollution par PM 2,5.

Cette analyse n'a pas cherché à quantifier la réduction de l'espérance de vie due à la pollution par PM 2,5 mais de "précédentes analyses ont montré que pour des risques similaires (...), la perte de l'espérance de vie peut aller jusqu'à quelques mois", indique le Dr Beelen dans un échange par mail avec l'AFP.

"Bien que cela ne semble pas être beaucoup, vous devez garder à l’esprit que tout le monde est exposé à un certain niveau de pollution de l'air et que ce n'est pas une exposition volontaire", souligne-t-il.

La pollution de l'air extérieur a été classée en octobre comme facteur cancérigène certain pour l'homme par l'OMS et son agence spécialisée sur le cancer le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC).

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Outre le cancer, une exposition aux particules peut entraîner de l'asthme, des allergies, des maladies respiratoires ou cardio-vasculaires. Une étude parue récemment indique qu'une exposition même faible augmente les risques d'un faible poids des enfants à la naissance.

Source :  afp-logo-16062011.jpg

Copyright © AFP 2013. Tous droits réservés



10/12/2013
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