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Des dépôts de plutonium mis à jour dans la Seine près de Rouen

Des traces de plutonium ont été relevées dans des sédiments au fond de la Seine en amont et en aval de Rouen (Seine-Maritime), dans le cadre de recherches, a indiqué ce mardi 17 juin l’Autorité de Sûreté nucléaire (ASN).*

Dans une note d’information publiée sur son site internet, le gendarme du nucléaire précise que si des personnes comme des agriculteurs ou des égoutiers ont été exposées à cette radioactivité, la contamination a été faible et «ne devrait pas entraîner de risque sanitaire».

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ROUEN (Seine-Maritime). Le rapport est disponible sur le site Internet de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN). Pour une fois, il ne s’agit pas d’une énième fuite et/ou incident constatés dans les centrales nucléaires de Penly et de Paluel, mais de vieux dépôts de plutonium découverts dans la Seine, à proximité de Rouen.

Que contient le rapport de l’ASN ?

Dans le cadre d’un programme de recherche, engagé en 2008 et appelé RHAPSODIS (1), l’historique des apports en contaminants particulaires [dans la Seine a été réalisé. L’IRSN a analysé les radionucléides présents dans des sédiments du fleuve.

En 2010, l’IRSN a informé l’ASN d’anomalies de concentrations de plutonium mesurées dans les carottes de sédiments prélevés d’une part dans le bassin des docks de Rouen, d’autre part dans le bras mort de la Seine à Bouafles, en amont de Rouen et du barrage de Poses. Les anomalies correspondent à des dépôts ayant eu lieu en 1961 et 1975.

En 2011, l’ASN a demandé au CEA de préciser l’origine de ces anomalies ; une évaluation de l’impact dosimétrique maximal de ces rejets sur les populations les plus exposées (agriculteurs, égoutiers...) a ensuite été demandée à l’IRSN et au CEA.

L’ASN considère que cet impact, évalué à un maximum de 0,12 mSv par an, est faible et ne devrait pas entraîner de risque sanitaire. A titre de comparaison, la dose annuelle moyenne due à la radioactivité naturelle que reçoit un individu en France est de l’ordre de 2,4 mSv et la dose moyenne due aux examens médicaux est de 1,3 mSv.

Les conclusions du CEA

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) a confirmé que le marquage des sédiments de la Seine correspondant à l’année 1975 était lié aux activités de recherche sur les procédés de retraitement et de séparation des transuraniens [7] qu’il menait à cette époque sur le site de Fontenay-aux-Roses. L’origine précise de l’anomalie de 1961 n’a quant à elle pas été identifiée.

Concernant les sédiments datant de 1975, il convient de rappeler que, depuis leur création, les installations du CEA de Fontenay-aux-Roses sont autorisées à rejeter des effluents liquides dans les réseaux d’eaux usées, sous certaines conditions. Ces effluents ont pu être rejetés directement en Seine ou être traités par la station d’épuration d’Achères avant leur rejet en Seine. Les boues de la station d’épuration issues du traitement ont pu par ailleurs être épandues dans les champs voisins.

Afin d’examiner l’impact dosimétrique associé au marquage de ces sédiments en Seine et à celui des boues issues de la station d’épuration d’Achères, l’ASN a demandé au CEA des compléments d’information relatifs au fonctionnement des installations du site de Fontenay-aux-Roses.

Le CEA a communiqué des informations sur les règles de gestion des effluents, la reconstitution des rejets annuels, ainsi qu’une étude d’impact dosimétrique associée. Ces études ont été expertisées par l’IRSN à la demande de l’ASN. Le rapport est publié sur son site.

Il ressort de l’expertise de l’IRSN que l’impact dosimétrique maximal sur la population potentiellement exposée est faible. Il est évalué à 0,12 mSv sur une année. Ce calcul d’impact est fondé sur différents scénarios, prenant en compte plusieurs situations de transfert à l’homme : agriculteur qui travaille dans un champ où les boues de la station d’Achères sont épandues ou irrigué par les eaux de la Seine, résidents qui consomment des aliments provenant de ces champs ou de leur potager, etc.

L’IRSN conclut qu’il n’est pas justifié de mettre en place aujourd’hui des mesures particulières de suivi ou de protection de cette population ni a fortiori des autres groupes de population qui ont pu être exposés, mais à des niveaux moindres (égoutiers, personnel de la station d’Achères, riverains de cette station...).

[1] - Programme RHAPSODIS (Reconstitution Historique des Apports Particulaires à la Seine par l’Observation De leur Intégration Sédimentaire) : programme financé par la région Basse-Normandie et par le GIP Seine-Aval, en partenariat avec l’université de Caen-Basse-Normandie.

Le rapport est disponible en ligne : http://seine-aval.crihan.fr/web/projetSc.jsp?currentPubId=8967

Source Paris Normandie footer-logo.png

http://www.paris-normandie.fr/detail_communes/articles/797158/societe/des-depots-de-plutonium-mis-a-jour-dans-la-seine-pres-de-rouen#.U6FcyI2KDIU

Publié le 17/06/2014 á 08H00 

Site Fontenay-aux-Roses http://www-dsv.cea.fr/dsv/le-centre-far



18/06/2014
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