Humanisme-Ecologie-République

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Vache génétiquement modifiée pour produire du lait maternel

 

 

 

C’est une première mondiale, selon un communiqué, émis jeudi 9 juin 2011 du laboratoire argentin, l’INTA – Institut argentin de technologie agricole – une de ses équipes de chercheurs ont conduit une opération de biotechnologie qui a abouti à la naissance d’un bovin en mesure de produire du lait similaire au lait maternel des humains.



Rosita ISA, c’est ainsi qu’ils ont prénommée la vache en question, est née le 6 avril «par césarienne, en raison de son poids excessif, 45 kilos, alors que les vaches Jersey ne dépassent pas habituellement les 22 kilos à la naissance».


 

«L’objectif était d’améliorer la valeur nutritionnelle du lait de vache en ajoutant deux gènes humains, la protéine lactoferrine, qui apporte une protection antibactérienne et antivirale, et la lysozyme, qui est aussi un agent antibactérien», a indiqué l’un des chercheurs, Adrian Mutto.


 

Selon l’INTA l’opération de biotechnologie telle qu’elle a été réalisée constitue une première, jusqu’à ce jour aucun mammifère n’a fait l’objet d’une telle expérience par introduction, en une seule injection, de deux gènes dans une même cellule receveuse. De plus les chercheurs argentins assurent que cette manipulation est très importante, «car cela améliore l’efficacité du procédé», disent-ils en ajoutant que parvenue à l’âge adulte, la vache clonée est susceptible d’ «avoir des enfants» chacun aura noté le terme employé«qui auront des gènes modifiés dans 25 à 30% des cas…….ce qui ouvre des perspectives pour les générations futures».


 

Dans 10 mois une simulation de grossesse permettra de vérifier que le lait de la génisse génétiquement modifié possède bien les propriétés recherchées.


 

Pour parvenir à ce résultat, les équipes de l’INTA ont collaboré avec les équipes argentines de l’Université nationale de San Martin. Les recherches pour produire du lait de mêmes propriétés que le lait maternel humain ne sont pas nouvelles. Des chercheurs de l'Université agricole de Chine sont parvenus à modifier génétiquement des vaches laitières, 300 au total, pour obtenir ce résultat.


 

Le professeur Li Ning, directeur du Laboratoire d’État chinois pour l’agriculture biotechnologique laisse entendre que des nouveau-nés chinois pourraient bientôt être nourri avec ce lait qui, à plus ou moins brève échéance, sera mis sur le marché pour être vendu comme une boisson lactée au même titre que le lait de vache classique.


 

En l’état actuel aucun travaux scientifiques ne font état, tant en Argentine qu’en Chine, de l’innocuité du lait de vache génétiquement modifiée sur la santé des consommateurs humains potentiels. De même rien n’est indiqué quand aux effets de la manipulation génétique sur la santé du bétail. Nous voilà encore entrain de mettre la charrue avant les «bœufs». Alors que le recul – retour d'expérience sur plusieurs année d'élevage des vaches génétiquement modifiées – la frénésie consumériste pointe déjà son nez.


 

S’agissant de la législation européenne il convient de noter qu’une réunion de conciliation sur l'utilisation d'animaux clonés à des fins alimentaires ainsi que sur la commercialisation des produits issus de ce processus, s’est soldée, le 29 mars 2011, par un échec. Les parlementaires et ministres ne sont pas parvenus à clore le débat entamé en janvier 2008 à la suite d’une proposition de modification du règlement européen en la matière.

La bataille fait rage à Bruxelles entre l'EFSA – Autorité européenne de sécurité des aliments – qui globalement n’émet pas de réserves au clonage d’animaux à des fins alimentaires et le GEE – groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies – qui estime que les niveaux de souffrance, les problèmes de santé des mères porteuses et ceux des animaux clonés ne sont pas de nature à le justifier.


 

La vigilance doit donc être de mise car si pour l’heure le clonage est seulement possible à l'état de recherche en France et dans l'UE, les lobbys marchands des États-Unis d’Argentine sont à la manœuvre pour que la législation soit adaptée à une possible importation sur les marchés européens des produits issus de cette technique.

 



12/06/2011
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