Les dépenses de santé ont atteint 181,8 milliards d'euros en 2015, un montant "très proche" de l'objectif fixé par le gouvernement, mais 2016 s'annonce "plus difficile que les années précédentes", prévient mercredi le comité d'alerte sur les dépenses d'assurance maladie.
Les dépenses ont été inférieures de 55 millions d'euros au montant prévu dans le dernier budget de la sécurité sociale et ont progressé de 2% par rapport à 2014, précise dans son avis le comité d'alerte.
L'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam), qui vise à freiner l'augmentation naturelle des dépenses liée au vieillissement de la population et au développement des maladies chroniques, a ainsi été respecté en 2015.
Pour 2016, les dépenses de santé ne devront pas dépasser 185,2 milliards d'euros, une progression limitée à 1,75% par rapport à 2015.
Mais "le respect" de cet objectif se présente "dans des conditions plus difficiles que les années précédentes", prévient le comité d'alerte, qui appelle à "une vigilance accrue".
En cause, "des dépenses plus élevées que prévu des soins de ville" (hors hôpital). En 2015, ces dernières ont atteint 83,2 milliards d'euros, soit 270 millions de plus que l'objectif fixé, en raison notamment de l'augmentation des indemnités journalières (+3,5%) et de dépenses d'honoraires médicaux et dentaires plus élevés qu'attendu.
Ainsi, "malgré la légère sous-exécution de l'ondam 2015, un effet de base défavorable, pour la première fois depuis de nombreuses années, se reporte sur l'exercice 2016, à hauteur de 200 millions d'euros".
"De plus, des aléas financiers pèsent" sur le budget des hôpitaux, sur les objectifs de maîtrise "des dépenses de médecine de ville et sur les dépenses de médicaments, notamment au titre des nouveaux traitements contre le cancer", souligne le comité d'alerte.
(AFP/PHILIPPE HUGUEN.)
En outre, "même si elle n'a pas de conséquences directes" sur l'ondam, "la revalorisation" des salaires des fonctionnaires annoncée le mois dernier "pèsera sur les dépenses des établissements de santé à hauteur d'environ 150 millions d'euros", rappelle-t-il.
Le gouvernement devra donc être prudent, même si, pour l'heure, "le montant des aléas identifiés" par le comité d'alerte est "inférieur aux crédits mis en réserve en début d'année", soit 558 millions d'euros destinés aux hôpitaux et dont le versement peut être annulé en cas de non respect des objectifs.
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