L'ANM(*) rejoint enfin nos propos.
Par Sylvie Simon
Cette docte
institution semble être la seule parmi les
nombreuses instances médicales qui nous conditionnent à garder un
jugement lucide et son bon-sens.
En effet, elle vient de rendre public un rapport, intitulé « Améliorer la
pertinence des stratégies médicales », dans lequel elle
déplore le nombre élevé d’examens médicaux, d’analyses biologiques et de bilans de santé, qu’ils soient thyroïdiens, hépatiques
ou autres, et les «analyses redondantes»,
proposés « gratuitement »
par l'Assurance maladie, et qui sont aussi inutiles que coûteux, mais
qu’on impose à environ 600 000 personnes
tous les ans.
Avec un déficit de 5,9 milliards d'euros, l'assurance maladie
doit faire des économies et les actes médicaux sont dans la ligne de
mire.
Elle (l’ANM) remet ainsi à
l’ordre du jour la question du dépistage systématique du cancer du sein et des mammographies qui « peuvent
être potentiellement dangereuses », comme nous l’avons si souvent
dénoncé, ainsi que les trop fréquents recours à
l'imagerie « lourde ».
Elle (l’ANM) désapprouve aussi les prescriptions abusives de médicaments,
et même d’interventions chirurgicales qui sont réalisées sans discernement.
Le rapport cite une étude très
récente, publiée par la Cochrane Library et portant sur 182 880 cas, qui
conclut que « cette pratique ne
réduit pas la morbidité et la mortalité, ni globalement, ni pour les
pathologies cancéreuses, ni pour les maladies cardiovasculaires. »
L'académie regrette en particulier que l'examen clinique minutieux du
patient, qui fait partie de la stratégie de sa prise en charge, soit
insuffisamment pris en compte, y compris tout au long des études médicales.
Elle explique une
grande partie de ces excès par le peu de temps consacré au patient, le principe
de précaution, la multiplication d'actes pour se couvrir en cas de plaintes, et
met directement en cause la
responsabilité du corps médical dans ces dérives.
Il est seulement dommage qu’elle n’ait pas insisté sur la responsabilité
des demandes pressantes des «consommateurs
de santé», poussés à cette consommation abusive par le trop nombreuses
publicités et émission télévisées qui font croire aux malades potentiels qu’une
petite pilule palliera les effets néfastes d’une vie et d’une alimentation
malsaines.
Cependant, il est encourageant de
constater que l’Académie de médecine procède à un nettoyage d’idées reçues qui
conditionnent les citoyens pour devenir des malades afin d’aider la société de
consommation à progresser, alors que nous n’en avons pas les moyens.
Espérons que cette publication influencera la mentalité de nos services de
santé qui prônent la maladie avec une insistance démentielle.
(*) Académie Nationale de Médecine
A propos de l’auteur de l’article
Sylvie Simon est journaliste et écrivain. Elle milite depuis de
nombreuses années pour que chacun connaisse les vrais enjeux de notre système
de santé. On lui doit de nombreux ouvrages et essais dans ce domaine (La
Nouvelle Dictature médico-scientifique, Votre Santé n’intéresse que vous,
Vaccins, mensonges et propagande…).
Ordre et désordres : Quand la médecine de bon sens se heurte au harcèlement administratif
16 x 24 cm // 256 pages 17,90 €
EAN 13 : 978-2-84939-072-6
Année de parution : 2013
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