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Nous sommes bien en train de vivre une nouvelle extinction de masse

Annoncée, démentie, puis remise au goût du jour. Une nouvelle extinction animale de masse a été confirmée par un groupe de scientifiques.

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Le lynx d'Espagne (Lynx pardinus) est actuellement l'un des animaux les plus menacés d'extinction du monde. ©Pete Oxford / Minden Pictures / Biosphoto / AFP

AVENIR. Une surprise ? Plutôt une confirmation.

À force de prévenir à tous les niveaux des conséquences de l’activité humaine sur la santé de la planète, nous avons aujourd’hui des preuves que celle-ci est nuisible. Et les premières victimes se comptent par milliers. Selon l’étude publiée vendredi 19 juin 2015 dans le journal Science Advances, la vitesse de disparition d’espèces animales n’a pas été si élevée qu’actuellement depuis la fameuse extinction des dinosaures. C’était il y a 65 millions d’années.

L’étude repose notamment sur la mesure du rythme des disparitions enregistrées depuis le début du XIXe siècle pour les oiseaux et les mammifères et le début du XXe siècle pour les autres espèces (reptiles, amphibiens, poissons). Les scientifiques ont également pris en compte des estimations basées sur l’analyse et la datation de fossiles. Leurs conclusions sont pour le moins dramatiques comme le montre l’exemple des vertébrés. Plus de 400 espèces sont passées aux abonnés absents depuis 1900, un nombre qui n’aurait dû être atteint qu’au bout de 10.000 années si l’on se réfère aux moyennes observées durant la période préhumaine. À cette époque nous n’aurions déploré que neuf extinctions parmi les vertébrés sur la même durée. Nous sommes également sur une base de deux disparitions de mammifères sur 10.000, ce qui est 114 fois supérieur au rythme naturel observé.

Coupable puis victime, l’Homme au cœur du problème

Selon Paul Ehrlich, professeur en biologie à l’université de Stanford et coauteur de l’étude : "nous scions la branche sur laquelle nous sommes assis". Les conséquences de l’activité humaine sont désignées comme principales causes de cette situation. Un appel à reconsidérer nos modes de vie, sans quoi l’être humain fera partie des victimes un jour. Gerardo Ceballos de l’université autonome de Mexico prévient : "si nous laissons les choses évoluer dans le même sens, la vie sur Terre pourrait mettre des millions d’années à s’en remettre, et notre espèce disparaîtrait sans doute assez tôt."

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Sombres perspectives

En dehors de la menace pour l’homme, c’est la perte de biodiversité qui est préoccupante. Même au sein des espèces aujourd’hui considérées comme non-menacées, la diminution des effectifs est notable. Et le nombre d'espèces en danger grossit dangereusement. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), au moins 50 espèces se rapprochent de l’extinction chaque année. Ainsi, 41% des amphibiens et 26% des mammifères sont concernés selon cet organisme. Et perdre en biodiversité, c’est se tirer une balle dans le pied, les écosystèmes ayant besoin de variété pour vivre et se développer. La disparition d’un animal (ou de tout organisme d'ailleurs) a des conséquences pour l'ensemble des espèces survivantes.

Des conclusions d’autant plus alarmistes que les chiffres retenus et les projections exposées par les auteurs de l’étude seraient ceux d’une fourchette basse. Faut-il revoir nos comportements et notre politique de préservation des animaux et de la nature ? "Pour éviter une réelle extinction de masse, il nous faut intensifier rapidement les efforts pour sauver les espèces déjà menacées et réduire la pression sur leurs populations. En particulier en ce qui concerne leurs habitats, la surexploitation à but économique et le changement climatique", concluent les chercheurs. De bons conseils si nous se voulons pas être à l'affiche de Human Park, la suite attendue de Jurassic World.

Sources :

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http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/20150623.OBS1367/diaporama-nous-sommes-bien-en-train-de-vivre-une-nouvelle-extinction-de-masse.html

 Grégory Ruffin Publié le 26-06-2015 à 14h30



29/06/2015
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