Humanisme-Ecologie-République

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Monsanto sous le feu de la justice!

Courant février la responsabilité du géant américain de l’agrochimie et des biotechnologies, MOSANTO, a été reconnue par le TGI de Lyon concernant les problèmes de santé provoqué chez un agriculteur des Charentes utilisant un herbicide – le Lasso –, dont la toxicité et la nocivité du composant principal, l’alaclhore, interdit en France depuis 2007.

A la suite d’analyses de sang révélant une présence de chlorobenzène dans son organisme, Paul François, utilisateur habituel du produit en question, souffrant de nausées, de maux de tête, de vertiges, de troubles neurologiques invalidants, s’appuyant sur le fait que la composition exacte du produit ne figurait pas sur le produit, avait engagé un combat judiciaire.

D’abord pour faire reconnaître sa maladie comme maladie professionnelle devant la MSA – mutuelle sociale agricole – en 2008 puis en appel en 2010. Puis obtenir que la responsabilité du fabriquant du produit toxique soit engagée. C’est fait désormais reste maintenant à fixer l’indemnité compensatrice que la firme «empoisonneuse» devra lui verser.

La responsabilité de MOSANTO dans l’intoxication d’un agriculteur en France vient d’être actée devant la Justice ce n’est qu’une première étape. Il reste désormais à poursuivre les actions pour faire reconnaître que les effets néfastes des produits de cette firme ne s’arrêtent pas à rendre malades les agriculteurs qui les utilisent mais se prolongent jusque dans nos assiettes.

On peut raisonnablement espérer que les ennuis ne sont pas terminés pour le géant de la production des pesticides. Plusieurs études et rapports scientifiques font état d’une forte suspicion quand à leur rôle dans l’augmentation des maladies neurovégétatives comme les maladies de Parkinson et d’Alzheimer.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, MONSANTO va devoir faire face à une deuxième affaire. Le verdict est tombé mercredi7 mars 2012.

Un arrêt du Conseil d’état vient en effet d’annuler «la décision implicite par laquelle le ministre de l’agriculture avait rejeté la demande d’abrogation du Round-Up-Express». Le ministre a 6 mois pour revoir sa copie et l’état devra verser, aux plaignants une indemnité de 3000€.

Le «Round-Up-Express» est un herbicide, vendu en Jardinerie de grande distribution, que produit MONSANTO. Oui MONSANTO encore elle la multinationale américaine du phytosanitaire et des OGM.!

«En 2009, nous avions envoyé un courrier au ministre de l'Agriculture pour lui demander de retirer l'autorisation de mise sur le marché de ce produit. Bruno Lemaire n'était pas en poste depuis longtemps. Dans son courrier, nous avions compris qu'il n'avait rien à faire de nos questions.» a déclaré, dans une interview donnée au Journal Sud Ouest, Jacques MARET, paysan bio éleveur de bovins en Charentes qui a engagé l’opération en justice avec l’aide de Générations Futures.

Cette fois «la boite de Pandore est ouverte» se réjouit l’éleveur de troupeau qui tout en faisant face aux tracas de l’administration dans la gestion au quotidien de son exploitation bio mène courageusement «son combat pour la santé publique» contre «Vents et Monsanto». Il en est déjà à sa sixième plainte et n’est pas prêt à baisser les bras.

Ce combat pour la santé publique est devenu essentiel tant il est patent que la frénésie productiviste actuelle de la «mégalo-agro-industrie» qui sous prétexte de prétendre «nourrir l’humanité» – dont le projet en réalité est de se goinfrer de profits – conduit inexorablement et radicalement à la lente mais certaine destruction de la vie dans toutes ses dimensions, culturelle, esthétique, humaniste et écologique.

Il suffit pour s’en convaincre de réfléchir, à la destruction des forêts, aux pollutions graves liées aux exploitations – chimiques, pétrolières et nucléaires –, aux conflits armés qui n’ont d’autres objet que la maîtrise des matières premières – eau, pétrole, matières rares, uranium et passage stratégiques – à la chute de la biodiversité et à l’explosion des maladies «modernes» – cancers, maladies cardio-vasculaires et diabètes – à la faim et aux malnutrition. Autant de phénomènes qui tous les jours font l’actualité des journaux télévisés. Un exemple concret un seul pour illustrer cette «folie», les algues vertes de Bretagne.

Ces combats victorieux, celui de Paul François et celui de Jacques MARET sont emblématiques. D’abord parce qu’ils incarnent la «Résistance active» qui doit être engagée au quotidien par les victimes d’un système qui méprise les hommes les sociétés les animaux et la nature. Ensuite parce qu’ils sont par le fait la preuve que l’on peut agir et gagner. Enfin parce qu’ils sont les vecteurs indispensables à la prise de conscience sociale et politique que l’heure est venue de penser à «changer la vie».

Ne pas simplement se contenter de faire aboutir une alternance, qui nous ferait changer maintenant et que tout continue comme avant. Non «changer la vie» en réalisant une alternative adaptée aux nécessités de notre siècle.

Une alternative ouverte qui, loin d’être un repli sur soi ou un refus obstiné de la science, donne au contraire confiance dans le lendemain et qui fasse revivre l’espoir partagé d’une vie simplement meilleure, plus éclairée, plus sereine, plus conviviale, plus juste et plus épanouissante.



08/03/2012
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