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Ecotaxe : les Bretons doivent mettre de l’eau dans leur chouchen

3280553_1380700-672011626166017-1812038954-n-1.jpgLa mise en œuvre de l’écotaxe poids lourds a servi de détonateur à la colère grandissante d’une région bretonne en proie aux problèmes nés des difficultés d’un modèle de développement productiviste et polluant en bout de course.

Qu’il s’agisse de production agroalimentaire ou d’industrie automobile et de sous-traitance électronique la région Bretagne, située en périphérie de l’espace européen, abandonnée depuis plus de 10 ans doit faire face à la réalité et se réformer.

Qu’il s’agisse du MEDEF ou de la FNSEA premiers responsables de ces retards à se réformer ont beau jeux de se mettre à l’abri en poussant, avec une très grande mauvaise foi, les feux de la révolte  à partir de la polémique centrée sur la mise en place de l’Ecotaxe.

Dans tous les cas les faillites de Doux, de l’abattoir de Gad de Lampaul-Guilmiliau, les intolérables pollutions d’algues vertes par les élevages de porcs, ne sont pas de la responsabilité de l’Etat, du gouvernement en place ou de l’Ecotaxe.

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Il faut arrêter l’intox, les responsables n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes et les Français n’ont pas à payer pour ces « patrons » défaillants qui ont plongé la Bretagne dans les difficultés qu’elle connaît.

L’Ecotaxe doit être mise en place dans le Pays car elle économiquement et écologiquement justifiée.

Voilà 5 ans que, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le Grenelle de l’environnement de 2007 en a défini les contours.

Le 21 octobre 2008, l'Assemblée nationale avec 526 voix contre 4, autant avec une écrasante unanimité,  adoptait l'écotaxe en première lecture. Son entrée en application étant fixée pour le début 2011.

Dès cet instant, les acteurs économiques de l’industrie et de la filière agroalimentaire bretonne n’ont eu de cesse de mobiliser contre cette taxe dont ils affirmaient qu’elle menaçait une économie déjà fragilisée par l’inertie des responsables bretons.

Le 4 février 2009, à l'appel du Medef-Bretagne un petit millier de manifestants regroupés au péage de la Gravelle en Ille-et-Vilaine donnait de la voix.

Le député UMP des Côtes-d'Armor Marc Le Fur intervenait le même jour à l’Assemblée Nationale pour demander un aménagement de la taxe, et la prise en compte du statut "périphérique" de la région.

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Le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, en charge de la mise en œuvre de la loi Grenelle 1 instaurera pour répondre à la demande exprimée par le député Le Fur décidera, en octobre 2009, d’accorder aux Régions Bretagne, Aquitaine et Midi-Pyrénées une détaxe de 25%.

Insatisfaits le Medef et la FNSEA bretons continuent d’exercer une  pression sur le gouvernement et alors qu’un premier report de la mise en place de la mesure est fixé à juillet 2013 – report lié aux difficultés techniques de sa mise en œuvre – demande à l’état un effort complémentaire.

François Fillon y répondra favorablement en octobre 2011, dans un courrier adressé au Medef-Bretagne où figure l’information que la détaxe sera désormais fixée à 40%.

Dernière concession la veille du second tour de l’élection présidentielle qui a vu la défaite de Nicolas Sarkozy : un décret daté du 4 mai 2012 accorde aux transporteurs routiers le droit de reporter le coût de la taxe sur leurs clients.

Mardi 29 octobre face à une situation explosive et pour tenter de sortir de l’impasse le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault a pris la décision de « suspendre » la mise en place de l’Ecotaxe pour se «donner le temps nécessaire d'un dialogue au niveau national et régional ».

«Ce n'est pas suffisant, la Bretagne demande sa suspension définitive », lui a répondu Christian Troadec, maire divers gauche de Carhaix  dans le Finistère.

Christian Troadec est par ailleurs responsable du collectif qui a appelé à la manifestation de samedi à Quimper «Pour l'emploi et la Bretagne et contre l'écotaxe» au cours de laquelle de nouvelles échauffourées se sont produites avec les forces de l’ordre.

Cette fois la coupe est pleine le comportement des décideurs-acteurs bretons n’est pas acceptable et ne doit pas être supporté plus longtemps. La casse encore aujourd’hui d’infrastructures de l’état doit cesser.

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La soi-disant révolte de paysans manipulés – « les benêts rouge » par de cyniques politiciens opportunistes de gauche, de droite et d’extrême-droite ça suffit !

Que cela plaise ou que cela ne plaise pas la Bretagne n’est pas une enclave qui disposerait d’un statut préférentiel particulier dans la République. 

On ne peut pas réclamer l’aide de l’état pour sa région et par ailleurs ne pas accepter d’être solidaire des autres régions du territoire national.

Il faudra que les bretons mettent de l’eau dans leur chouchen, et rapidement.

En effet le gouvernement en tout état de cause ne peut pas supprimer l’écotaxe celle-ci étant la traduction en droit français d’une directive européenne et qui plus est la rupture du contrat signé avec Ecomouv' – la société en charge de la collecte de la taxe – coûterait à l'Etat, donc au contribuable français un milliard d'euros dont 800 millions immédiatement et 200 millions de frais de fonctionnement.

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Contrat privé-public que l’on doit à la grande sagacité des différents acteurs de l’ex-ministère de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement de Jean-Louis Borloo.

« Cette signature marque une étape décisive dans le processus de réalisation du dispositif de collecte et de contrôle de la taxe poids lourds nationale », se félicitaient à l’époque Nathalie Kosciusko-Morizet – ministre de l’écologie –, Valérie Pécresse ministre du budget –  et Thierry Mariani – ministre des transports –

Ceux-là feraient bien, avec Jean-Louis Borloo, de mettre la pédale douce et pour une fois faire montre d’un peu de responsabilité et de moins de mauvaise foi et de cynisme, en soutenant le gouvernement dans sa volonté de trouver une issue si possible consensuelle avec le Medef et la FNSEA bretons.

L’Ecotaxe n’est pas un jouet né de la volonté de dirigeants politiques de gauche capricieux pour le plaisir de taxer pour taxer!

Elle est le moyen de peser sur un mode transport polluant, générateur de pollutions de l’air importantes dont le coût en termes financiers pèse lourdement sur les comptes de la Sécurité sociale.  

Par ailleurs le fait pour les transporteurs routiers de ne pas payer de taxe comme cela se fait en Allemagne conduit à une sur-utilisation du réseau routier français sans contrepartie en recettes fiscale pour palier au dégradations et à l’entretien des routes empruntées.  

De plus la majoration des coûts du transport routier en particulier sur les grandes distances constituera un élément fort de développement des circuits courts et  favorisera en même temps les productions destinées à la consommation locale. Répondant ainsi au souhait exprimé de « travailler et vivre en Bretagne ».

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Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le FOLL a pleinement raison d’affirmer que «suspension n'est pas suppression» et qu’en tout état de cause l’Ecotaxe devra être mise en place.

L’heure est à la fermeté, le Pays en a assez des demi-mesures et des reculs sous la pression de la rue.

 

Pour plus d’info : le kiosque aux canards.

http://www.lekiosqueauxcanards.fr/viewarticle.php?URL=http%3A%2F%2Fwww.lekiosqueauxcanards.com%2F2013%2F11%2Fbretagne-la-revolte-des-benets-rouges.html

 

 

 



04/11/2013
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