Les médicaments anti-Alzheimer bientôt déremboursés ?
Une commission préconise de ne plus rembourser les médicaments Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl, et leurs génériques. 800 000 personnes sont concernées.
"Supprimer le traitement, c'est courir le risque de voir disparaître les effets positifs des trois plans Alzheimer", estiment certains gériatres. © AFP/ GUILLAUME SOUVANT
Les médicaments anti-Alzheimer, faute d'efficacité, devraient ne plus être remboursés par la Sécurité sociale, a estimé la commission de la transparence chargée de l'évaluation des médicaments au sein de la Haute Autorité de santé (HAS).
Quatre médicaments sont visés : Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl, et leurs génériques.
Mercredi, « la commission de la transparence a conclu à un intérêt médical insuffisant de ces médicaments pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale », a indiqué jeudi la HAS, confirmant une information du quotidien Libération. Toutefois, les avis de la commission de la transparence sont consultatifs et c'est au ministère de la Santé de prendre la décision du déremboursement.
Des médicaments inefficaces ?
En 2011, alors que la menace du déremboursement n'était pas passée loin dans un précédent avis de la même commission, le ministre de la Santé d'alors Xavier Bertrand assurait aussitôt que « les médicaments anti-Alzheimer ne seront pas dé remboursés » et que « les patients victimes de la maladie d'Alzheimer continueront à être pris en charge à 100 % ».
Non seulement ces médicaments sont inefficaces, mais ils représentent depuis près de vingt-cinq ans « plusieurs milliards d'euros dépensés en pure perte », note le quotidien. Plus de 800 000 personnes en France sont touchées par la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée.
L'efficacité de ces médicaments, non dénués d'effets indésirables (digestifs, cardiovasculaires, etc.), est contestée depuis plus de dix ans.
Progrès thérapeutique
Le maintien du remboursement a été défendu par des spécialistes au motif que l'apparition sur le marché de ces médicaments a permis la reconnaissance et la prise en charge de la maladie d'Alzheimer.
« Le danger d'une telle décision (de dé rembourser, NDLR) est d'ignorer que ce qui est fait pour ces malades repose avant tout sur la mise en route d'un traitement spécifique. Supprimer le traitement, c'est courir le risque de voir disparaître les effets positifs des trois plans Alzheimer! » affirmait en 2011 dans une tribune publiée par Le Monde, Christophe Trivalle, gériatre à l'Hôpital Paul-Brousse (Villejuif, AP-HP).
Une position adoptée par d'autres de ses confrères alors qu'en 2011 la commission de la transparence dégradait la note du service médical rendu (SMR) de ces quatre médicaments, la jugeant « faible », tout en estimant qu'ils n'apportaient pas d'amélioration du service médical rendu (ASMR V), donc pas de progrès thérapeutique.
« Le vote au sein de la commission avait été très serré, à une voix près », rappelle dans Libération l'un de ses membres, le Pr Olivier Saint-Jean, qui explique aussi qu'on dispose aujourd'hui « des aides non pharmacologiques ».
Auparavant, en 2007, la même commission avait, au prix d'une étonnante contorsion, considéré que ces médicaments avaient un rôle « important » qui justifiait le remboursement, tout en n'apportant qu'un progrès thérapeutique « mineur » (ASMR IV
Source
Modifié le 20/10/2016 à 15:11 - Publié le 20/10/2016 à 14:20 | Le Point.
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Le commentaire du délégué général HER
Pourquoi ce débat aujourd’hui ?
Alors que la maladie d’Alzheimer est un des enjeux nationaux de santé publique voilà qu’à la veille des élections présidentielles, le sujet est mis sur la table, qui plus est de quelle manière.
On menace de ne plus rembourser quatre traitements au motif qu’ils seraient d’une efficacité thérapeutique minime et qu’ils sont coupables d'effets indésirables (digestifs, cardiovasculaires……) pour les patients.
L’affaire traine depuis 10 ans.
La pathologie touche directement 850.000 personnes dans notre pays et concerne 3 millions de leurs proches. Les prévisions feraient apparaître qu’en 2020 1,3 million d’individus seront touchés par la maladie.
Rien n’a été prévu pour assurer la disparition de ces pseudos médicaments.
Les malades et les praticiens spécialistes des troubles du comportement seront totalement démunis.
De plus les nouveaux traitements ne sont pas attendus avant plusieurs années et viseront plutôt à traiter la pathologie dans sa phase la plus précoce
Ce qui est révoltant dans ce dossier
C’est de constater que visiblement des « pouvoirs extra médicaux» ont réussit à imposer aux instances sanitaires et politique de notre pays des traitements qui ont profité à certains groupes ou individus privés au détriment de l’intérêt général des malades et de leurs familles et du pays.
Comment va-t-on résoudre cette équation de la résorption du déficit de la sécurité sociale et le droit à la solidarité intergénérationnelle des malades ?
En 2017 le trou de la Sécu sera bouché !
Très bien madame la ministre, mais vous ne nous avez pas tout dit : au prix de quelle régression au regard des valeurs inscrites dans la Constitution française!
Madame la ministre Touraine
Madame Touraine vous êtes doublement coupable, coupable de mentir par omission et coupable de ne pas avoir dès votre arrivée au Ministère pris les mesures pour éviter un tel gâchis éthique et financier
Bernard FRAU
il faut que ces incompétents au pouvoir s'en aillent
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