Humanisme-Ecologie-République

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Les enfants de Somalie meurent de faim!

 

La situation sanitaire et sociale dans la corne de l’Afrique – Afrique de l’Est – est devenue problématique! La sécheresse, la plus dure depuis 60 ans, qui frappe cette région du globe est telle que des milliers de personnes, en particulier des enfants, vont sans doute mourir de faim et de déshydratation dans les semaines à venir.

Les enfants de Somalie, pays, peuplé de 12 millions d’habitants, qui va depuis 1991 de dérive en dérive, seront encore une fois les victimes innocentes d’une «plaie» qui les frappe de plein fouet et qui vient se surajouter à une crise désormais endémique depuis la chute du Président Siad Barré.

Le Président de la Banque africaine de développement, Donald Kabéruka, a sans doute quelques bonnes raisons pour déclarer: «La crise alimentaire de cette année est totalement liée aux destructions provoquées par l'insurrection».

Depuis 1991, la guerre civile, l’inorganisation du pays, l’opposition de la rébellion islamiste à la mise en place d’un gouvernement central à Mogadiscio et le refus de toute assistance en provenance des organisations humanitaires de l’ONU sont autant de causes majeures dans l’ampleur de la dramatique hécatombe qui s’annonce.

Périodiquement la sécheresse touche la région – Kenya, Éthiopie, Djibouti, Somalie, Érythrée – et les belles déclarations succèdent aux belles déclarations. Par exemple ces propos avancés par la Banque Mondiale. «A long terme, il est important pour les pays de la Corne de l'Afrique de se préparer aux sécheresses récurrentes que les changements climatiques rendront encore plus intenses. Une approche transversale intégrant la sécurité alimentaire, la pauvreté et le changement climatique est nécessaire» .

 

Certes mais la situation est loin d’être nouvelle cela dure depuis plus de 20 ans, les mécanismes sont connus. Le cycle de la famine commence avec l’insuffisance de pluies, qui affectent les récoltes, du coup le prix des céréales s’envolent sur le marché – plus 270% d’augmentation – l’accès à la nourriture devient problématique, tant pour les populations mais également pour le bétail qui lui aussi finit par mourir. La boucle est bouclée, il n’y a plus de ressources.

 

Depuis juin 2010 c’est cette malédiction qui conduit à une pauvreté extrême et pèse sur le devenir de ces millions de personnes malmenées par la vie.

Il manquerait 1,5 milliard de dollars pour permettre à la Somalie de s’en sortir! Cela est dérisoire comparé aux gâchis que se permet le monde développé. Et puis s’en sortir jusqu’à la prochaine fois ne suffit pas!

 

Il faut cesser de travailler sous la contrainte de l’urgence et passer de la parole aux actes. Il faut en finir avec la famine et agir en profondeur sur ses causes !

 

«Décréter la famine, comme le font les Nations unies, est un acte politique. Il n'y a pas de famine, juste une sécheresse» a déclaré Cheik Ali Mohamed Rage le chef rebelle islamiste en place en Somalie. Il faut à ce genre de propos apporter des réponses fermes, appropriées et concrètes. Il faut d'abord dire que la famine est une question politique et s'y atteler pour l'éradiquer.

La France qui préside le G20 a demandé à la FAO la convocation ce lundi à Rome une réunion ministérielle sur la crise dans la Corne d’Afrique.

Aux enfants qui meurent en Somalie les banalités qu’énonce le ministre français de l’agriculture ne sont que blablabla, «Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, la faim sera le scandale de ce siècle», la «communauté internationale a échoué à assurer la sécurité alimentaire» et n'apporte pas d'espoir de règlement au fond.

Que va t-il sortir de ses conciliabules entre gens qui mangent à leur faim et dont les poubelles regorgent des déchets des repas qu’ils n’ont pas pu terminer?

Cette réunion servirait-elle, une fois de plus, à faire mousser quelques dirigeants, suivez mon regard, déjà en campagne électorale pour se faire réélire?

Au delà de l’aide d’urgence à apporter immédiatement à ce coin sinistré de la planète, un plan global assorti des financements correspondants et traitant des questions essentielles à la pérennité de la vie dans la corne de l’Afrique – ressource en eau, régulation du prix des denrées alimentaires, démographie, sécurité des populations, mise en place d’une administration solide – va t-il y être décidé?

Si tel n’était pas le cas alors, comme toujours, nous passerions à côté des questions que nous posent globalement ce monde des pauvres qui nous regarde nous empiffrer et parce qu’il se sent disparaître se laisse doucement mais sûrement envahir par la haine.

La guerre pour se nourrir, pour boire, sera pire que la guerre pour l’appropriation du pétrole! Nous aurons à veiller, nous populations dites développées, à ne pas rester trop longtemps sourds à la, encore silencieuse, complainte des affamés et des assoiffés.

 

C’est aussi à l’aune de ces questions qu’il nous faudra demain choisir nos dirigeants et représentants.



25/07/2011
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