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Hôpital au bord de la crise de nerfs

On aimerait connaître le point de vue de la Ministre Touraine  - madame je sais tout, je n'écoute personne, je fais comme j'ai dit - à

 propos de ce dossier qui marque l'incompétence des services de son administration en terme de suivi des dossiers qui relèvent de son ministère

Bernard FRAU.

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Le nouveau centre hospitalier de Roanne, un établissement en déroute. FTV

La situation de l’établissement de Roanne, proche de la faillite, illustre la dégradation des services publics de santé (mercredi 18 février à 23 h 10 sur France 3)

Lits et blocs opératoires fermés, pénurie de médecins, patients transbahutés… l’hôpital public présente un état de santé préoccupant. Pour en rendre compte, les équipes du magazine « Pièces à conviction » ont enquêté dans le département de la Loire, qui abrite l’un des établissements les plus endettés de France : le centre hospitalier de Roanne.

En apparence, l’idéal : bâtiment flambant neuf, équipements modernes, 950 chambres de grand standing. En réalité, une catastrophe : un hôpital au bord de la faillite, qui cumule une dette de 173 millions d’euros, des postes de médecins et de soignants supprimés, des patients refusés faute de place alors que de nombreuses chambres sont inoccupées…

D’erreurs en dysfonctionnements, l’hôpital de Roanne est aujour­d’hui dans un tel état financier qu’il a fallu le placer sous administration provisoire. Trois hauts fonctionnaires envoyés par le ministère de la santé ont pris le pouvoir afin de le remettre sur les rails grâce à un plan d’économies drastique.

Non-intervention

Pour expliquer et comprendre cette situation, il faut remonter à 2003, année de la canicule qui fit en France 15 000 morts. Le gouvernement annonce alors un plan de rénovation ambitieux baptisé « Hôpital 2007 ». Yves Nicolin, maire UMP de Roanne, saisit l’occasion et demande la modernisation du centre hospitalier. Le projet est accepté et les travaux commencent. Prévus sur trois ans et demi, ils vont durer sept ans. Les délais explosent au même titre que le budget, qui passe de 83 millions à 148 millions d’euros. A qui la faute ? A un certain nombre de cadres de l’hôpital aux exigences coûteuses, comme un étage de bureaux de grand standing.

Mais aussi à « un pilotage défaillant du projet de reconstruction », selon la Chambre régionale des comptes, qui pointe la non-intervention, à l’époque, de l’Agence régionale de santé de Lyon, chargée de superviser pour l’Etat les hôpitaux de Rhône-Alpes, alors même qu’elle est régulièrement informée des retards et des difficultés du chantier.

L’ancien directeur du centre hospitalier de Roanne, André-Gwenaël Pors, renvoie, lui, la responsabilité à l’Etat, qu’il accuse de n’avoir payé qu’un tiers des travaux, obligeant l’hôpital à emprunter pour le reste. Dès 2009, le rapport d’appui à l’investissement va dans le même sens : « concernant les établissements publics de santé, le plan Hôpital 2007 a largement contribué à la détérioration de leur situation financière ».

Le récit d’un naufrage

En plus de retracer, nombreux documents à l’appui, le récit de ce naufrage, l’enquête de Laurence Delleur et Franck Bouaziz montre les conséquences directes qu’il entraîne sur les conditions de travail des médecins et aides-soignants, ainsi que sur les conditions de séjour des patients.

Une immersion qui donne à voir un personnel malheureux de devoir renvoyer, en pleine nuit, un patient de 85 ans vers l’hôpital de Saint-Etienne, situé à 80 kilomètres, faute de place, ou encore d’être contraint de repousser une opération du col du fémur au lendemain faute de bloc opératoire disponible, six sur douze étant fermés pour raisons économiques.

Les deux journalistes se sont aussi rendus à Feurs et à Montbrison, deux hôpitaux qui ont fusionné pour s’en sortir… au détriment, là encore, des patients et des habitants, qui se sentent lésés et de plus en plus isolés. Triste bilan, symbole d’un service public qui va mal.

En savoir plus sur

-      « Hôpital au bord de la crise de nerfs », de Laurence Delleur et Franck Bouaziz (France, 2014, 52 min). Mercredi 18 février à 23 h 10 sur France 3

-      http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/02/18/hopital-au-bord-de-la-crise-de-nerfs_4578737_1655027.html#DBQQhYfAV5E4ER0t.99



18/02/2015
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