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Grave incident à la centrale de Penly en Seine-Maritime

Jeudi 5 avril à 12h 30 un grave incident s’est produit à Penly! Deux départs de feux sur une pompe du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire ont détérioré l’étanchéité de l’installation en cause et provoqué une fuite d’eau radioactive.

Évoquant d’abord «un dégagement de fumée sans feu» EDF a bien été obligé de reconnaître plus tard la réalité des faits qui ont entraîné l’arrêt d’urgence du réacteur et sa mise à l’arrêt à froid.

A savoir la rupture de l'étanchéité du circuit primaire du réacteur et une fuite d’eau radioactive de 2300 litres/heure.

Rappelons qu’une fuite du circuit primaire d’un réacteur n’est en rien une banale anomalie de fonctionnement. Le fluide présent dans le circuit primaire d’un réacteur circule dans la cuve. Son rôle consiste à refroidir le combustible radioactif.

C’est pour éviter l’emballement de la réaction à l’intérieur du système qu’il importe que ce combustible soit refroidit de façon constante. L’absence de refroidissement peut, en effet, potentiellement générer une perturbation brutale de la réaction en chaine dans le cœur du réacteur avec pour conséquences une dégradation des structures de l’ensemble.

De plus le liquide qui s’échappe d’un circuit primaire de réacteur est chargé en radionucléides potentiellement dangereux pour l’environnement mais également pour la santé des intervenants sur incident qu’ils soient pompiers ou simples travailleurs du nucléaire.

Cette défaillance est donc extrême grave!

Comme à l’accoutumée l’opérateur EDF et l’ASN – Autorité de Sureté Nucléaire – y sont allés bon cœur en propos rassurants «les eaux provenant de la fuite ont été collectées par des circuits prévus à cet effet», ont-ils indiqué, ils sont situés «à l’intérieur du bâtiment réacteur», «Cet incident n’a eu aucune conséquence sur l’environnement» et tatata et tatata.

L’ASN a «provisoirement classé cet évènement en niveau 1 sur l’échelle INES", qui va de 1 – anomalie – à 7 – accident majeur– »

Si l’on peut admettre un souci chez les «institutionnels» de chercher à rassurer les populations, il faut dire que ces discours récurrents, qui à chaque fois sont débités par des responsables dont l’expression mécanique donne à croire qu’ils ne croient même pas eux-mêmes à ce qu’ils disent, sont proprement insupportables!

Cette fois encore, on aura, côté opérateur EDF et ASN, tout tenté pour minimiser la gravité de ce qui s’est produit à Penly. Mais sur le principal, l’origine des départs de feux, rien encore n’a été dit!

Et c’est pourtant bien là sur les raisons de ces départs de feux qu’il est important d’informer les citoyens et les consommateurs qui financent ces installations.

29 personnes ont été mobilisées pour maîtriser et éteindre les départs de feux, pas deux, pas trois, vingt-neuf. C’est dire si le feu était important! Un des intervenants a été brûlé. «il s’agit d’une blessure limitée» s’est empressé d’indiquer Jean-Christophe Niel, le directeur général de l’ASN.

Ce même jeudi un des réacteurs de la centrale de Saint Laurent des Eaux a été arrêté en urgence. Il y a peu c’est à la centrale de Cattenom qu’il était procédé à une série d’arrêts de réacteur non prévus au programme normal de maintenance.

L’ensemble des centrales du parc nucléaire français a subit avec succès, si l’on en croit EDF, les «stress tests» requis après la catastrophe de Fukushima!

Comment peut-on admettre ces incidents à répétition sans, d’une manière ou d’une autre, remettre en cause la fiabilité générale de la sureté des installations nucléaires françaises?

Comment continuer à accepter sans réagir, les affirmations du gouvernement et des instances industrielles concernées qui ne cessent d’affirmer et de vanter la «qualité exceptionnelle» du savoir-faire hexagonal en la matière?

N’en déplaise à l’ASN, à EDF, à AREVA et au gouvernement, chaque nouvel événement du type de celui qui vient de se produire à Penly est une preuve flagrante que la sûreté du parc nucléaire français est désormais défaillante.

Ceci est d’ailleurs probablement dû à l’affaiblissement naturel des installations lié au vieillissement réel de celles-ci.

Plus que jamais s’impose, la fermeture des centrales en fin de vie, un débat national sur les choix politiques futurs de la France en matière d’énergie, débat à la conclusion duquel devra être proposé clairement aux Français de Sortir du Nucléaire.

S’agissant des décisions requises immédiatement.

Il convient d’abord d’inscrire à l’agenda de la direction de la centrale de Penly la mise en œuvre d’une procédure complète et contradictoire de retour d’expérience concernant le très grave événement qui vient de se produire.

Puis d’imposer aux directions des centrales du parc nucléaire hexagonal, un audit complet de l’ensemble des joints de circuit primaire des réacteurs actuellement en service.

Enfin de planifier la réalisation des mesures correctives nécessaires à garantir un niveau de sûreté des installations, à la mesure du risque engendré par l’industrie nucléaire, largement connu depuis les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima.

L’ensemble des conclusions des dispositions arrêtées, devront en outre être toutes rendues publiques.



07/04/2012
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