Humanisme-Ecologie-République

Humanisme-Ecologie-République

Aux Ecologistes du MEI, de l'AEI et aux Démocrates du MODEM

 

Cette campagne a atteint un niveau de médiocrité tel que plus aucun argument de raison ne peut être d'une influence quelconque. C'est devenu du domaine de la bataille de rue caillassages contre caillassages. Je crains que François Hollande qui se tient plutôt correctement ne fasse les frais de cette "abomination" qui se veut gaulliste et républicaine. Aujourd’hui comme dit l'autre j'ai mal à ma France!

Mais je ne me résous pas à laisser filer les choses et me permet de me glisser dans vos échanges espérant y apporter une contribution utile et positive.

Nous avons milité un temps ensemble, nous partageons sur le fond l’essentiel du combat écologiste, nos voies ne sont divergentes que sur la forme.

Je vous demande de m’accorder le temps de la lecture de ce texte et après chacun fera en conscience ce qu’il a à faire pour ce second tour des élections présidentielles.

Je me suis astreint mardi 1er mai après-midi à écouter en entier le discours de la Place du Trocadéro prononcé par Nicolas Sarkozy.

J’en suis abasourdi devant tant de culot, de racolage et d'usurpation idéologique.

Tout y est passé "la France" ce serait lui ce candidat minable et inculte qui débite de la référence historique, idéologique et politique, comme un charcutier productiviste de la saucisse le ferait à l'étal d'une boucherie industrielle. De Gaulle, Blum, Victor Hugo, Lamartine, Voltaire, Zola et l'affaire Dreyfus tout y est passé je n'en crois encore pas mes oreilles.

Pétain n'y était pas mais l'allusion à "assumer l'histoire de la France, toute l'histoire de la France" et l'appel aux "travailleurs" à abandonner le drapeau rouge pour prendre le drapeau tricolore m'indigne encore à l’heure où je rédige ce papier!

Cet acharnement contre les syndicats et cet appel ne sont ni plus ni moins que la marque de cette idéologie de l’État français de Vichy tant admiré par Jean-Marie LePen dont chacun connaît l'immense admiration qu'il a toujours voué au Général De Gaulle et à la République dont on cherche à récupérer l’image oh combien positive du résistant libérateur de la République.

Comment peut-on, dans le même discours, en appeler aux mânes du Général et marauder sur les terres idéologiques de celui qui en avait la plus grande détestation. Comment? Je ne sais pas! Mais Nicolas Sarkozy lui l’a fait devant des sympathisants enflammés.

Chacun de vous connait bien mes options écolo-centristes et ma condamnation de ce que les régimes communistes ont pu porter à la fois à la démocratie et à la nature mais hier après-midi en écoutant ce flot de mensonges, de récupération décomplexée et honteuse je me suis senti solidaire de tous ces gens que d'une certaine manière Nicolas Sarkozy a exclu de la Patrie en criant à ses militants réunis place du Trocadéro "vous êtes le Peuple, vous être la France".

Que sommes-nous alors nous qui n’étions pas avec lui pour l’écouter débiter son discours écrit par un autre que lui et adapté à une certaine clientèle électorale?

Que sommes-nous donc, nous ces écologistes qu’il désigne comme la secte qui voudrait faire revenir la France au Moyen-Age. De quelle Patrie serions-nous donc?

Quel sort nous réserverait-il s'il devait demain, gagner cette élection?

La déchéance nationale pour n’avoir pas avec lui stigmatisé les syndicats et les fonctionnaires qui ont choisi, comme c’est la tradition le jour de la fête du Travail, de défiler drapeau rouge à la main?

Ce président devrait se souvenir que le rouge est la couleur du Tiers-État dont les membres sont toujours en première ligne de la souffrance et de l’angoisse au moment des crises sociales, économiques ou écologiques.

Les militants écologistes qui sont assassinés parce qu’ils s’opposent aux lobbies agro-industriels en Bolivie au Brésil et dans la forêt amazonienne le sont le drapeau rouge à la main et que je sache ne sont pas les amis de partis d’extrême-droite.

Les trois couleurs de la France le bleu, le blanc, et le rouge sont symboliquement à égalité dans notre drapeau pour précisément dire que la République est une et indivisible.

En virant dans ce 2ème tour, ostensiblement vers le bleu marine pour être réélu, ce candidat minable, à la colonne vertébrale idéologique cartilagineuse, a pris le risque de briser le pacte républicain de notre pays déjà si malmené par la crise économique dont ses amis de la FNSEA, du CAC 40 et de Wall-Street nous ont gratifiés, hypothéquant ainsi la prochaine rentrée sociale d’automne dont tout le monde s’accorde pour dire qu’elle sera difficile .

Il faut imaginer ce que ce candidat réélu se permettra de faire, fort de la légitimité du suffrage universel. N’ayant plus à se soucier de se faire réélire une fois de plus la constitution l’interdisant, plus libre que jamais d’aller au bout de la logique qu’il a mise en œuvre durant son premier mandat – soutien aux plus riches, à la FNSEA, remise en cause du code du travail et dé-tricotage du modèle social et austérité généralisée au nom de la compétitivité – dont nous écologistes avons à nous plaindre:

-Les chasseurs experts en biodiversité

- 800 épandages aériens de pesticide

-La casse du Grenelle de l'environnement

-L’autorisation d’augmentation des surfaces d’épandages de lisiers

-La France mis devant la cour de justice européenne pour le non respect de la directive nitrates

-La volonté affichée de réduire les normes notamment celles concernant la protection de l’environnement

-La poursuite sans réserve du programme nucléaire dans sa totalité.

Le débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande que j’ai évidemment écouté avec beaucoup d’attention hier soir ne m’a apporté aucun élément qui puisse atténuer la très mauvaise appréciation que je fais depuis plusieurs semaines des promesses et du programme de Nicolas Sarkozy.

Certes les deux candidats ont fait bien peu de place à l’Écologie durant leurs interventions. Mais au moins François Hollande s’est engagé sur la fermeture de Fessenheim, la réduction à 50% du nucléaire à l’horizon 2025 et l’organisation d’un débat général avec les Français concernant les choix énergétiques du pays.

Pardon d'avance pour cette indignation non retenue que je vous ai infligée si vous m’avez lu jusque là. Soyons pratiques, arrêtons pour une semaine ces discussions entre-nous qui ont leur importance, mais qui nous agite alors que l’urgence immédiate est, j’en suis convaincu, vraiment ailleurs.

Nous aurons tout le temps de les reprendre après le 6 mai. Pour l’heure ne nous trompons pas de priorité, le sujet principal pour le 6 mai est que ce jour là ensemble, «tous citoyens» nous allons élire un Président pour notre la République.

Ce n’est pas le jour où nous mènerons des négociations avec le Parti socialiste. Ce n’est pas non plus le jour où en tant qu’Écologistes nous nous déterminerons pour choisir tel ou tel parti partenaire, avec qui nous allons tenter de travailler dans le futur, ou de n’en choisir aucun.

Chacun d’entre-nous le comprend bien notre responsabilité de citoyen et de républicain est interpellée. Le 6 mai nous ne pouvons pas faire comme si les deux candidats en présence peuvent être renvoyés dos à dos. Pour ma part, fort de mes convictions humanistes, fort de la force de mon engagement écologiste et fort de mon attachement aux principes républicains je vous le dis tranquillement ma main ne tremblera pas lorsque je glisserai dans l’urne mon bulletin pour l’élection de François Hollande.

J’espère que vous serez le plus grand nombre à le faire de la même manière et vous en remercie par avance, pour l’avenir, pour l’écologie, pour l’Europe, la France et la République.

Bernard FRAU Délégué Général Humanisme-Ecologie-République

 



03/05/2012
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