Après Fukushima, l'apparition des nouveaux cas de cancers chez les mineurs
La centrale de Fukushima, en août 2013. AP
Selon un rapport de la préfecture de Fukushima, rendu public jeudi 12 février, des cancers avérés ou soupçonnés qui n'existaient pas au moment de l'accident nucléaire, ni dans les mois suivants ont été détectés récemment chez des mineurs. Le document fait état d'un cas développé et de sept présumés sur les 75 311 enfants réexaminés, alors que ces derniers (4 garçons, 4 filles) n'avaient présenté aucune anomalie lors d'un contrôle initial.
La première phase d'examen – menée d'octobre 2011 à fin 2014 – avait porté sur 298 577 des 367 687 jeunes habitants de la région âgés de moins de 18 ans au moment de la catastrophe, survenue en mars 2011 à cause d'un terrible tsunami. Elle avait révélé 86 cas avérés de cancer de la thyroïde et 23 cas fortement soupçonnés chez des mineurs, mais il était impossible de dire s'ils étaient apparus après le drame et pouvaient en être une conséquence ou non, faute de données comparatives antérieures.
La deuxième étude, débutée en 2014, est en fait la première à réellement pouvoir mesurer les cas apparus avec certitude après l'accident. Elle permet de déceler des tumeurs qui n'existaient pas lors de l'examen précédent, celui-ci servant désormais de base de référence.
UNE « ÉPONGE » À IODE
Si là encore, la responsabilité directe de l'accident ne peut être établie de manière formelle, les soupçons sont davantage justifiés. La commission d'étude tend cependant à considérer au contraire que « malgré ces nouveaux résultats, il n'est pas nécessaire à ce stade de modifier l'avis émis précédemment » selon lequel les radiations ne sont pas la cause de ces cancers. Cette opinion est, entre autres, fondée sur les effets mesurés de la catastrophe de Tchernobyl, en 1986 en Ukraine.
Toutefois, les parents des enfants concernés ne peuvent s'empêcher de penser que la cause est bel et bien l'exposition aux rayonnements, lors des premiers jours suivant le sinistre. La thyroïde étant une « éponge » à iode, en particulier chez l'enfant en croissance, cette glande est particulièrement vulnérable aux émissions d'iode 131 radioactif. En cas d'accident nucléaire, les autorités sanitaires recommandent l'absorption d'iode stable, afin de rassasier, voire saturer au préalable la thyroïde. Dans le cas de Fukushima, cette mesure n'avait pas été prise.
Source :
Le Monde.fr avec AFP | 13.02.2015 à 05h09 • Mis à jour le 13.02.2015 à 09h11
Lire aussi
Fukushima : les mineurs face au risque de cancer de la thyroïde
Peut-on comparer Fukushima et Tchernobyl ?
L’entretien avec le radiobiologiste Nicolas Foray : « Le risque sanitaire du nucléaire est encore mal évalué »
A découvrir aussi
- Des malfaçons inquiétantes sur l’EPR de Flamanville !
- Fukushima : à nouveau de la vapeur au-dessus du réacteur 3
- La Commission européenne donne son feu vert à l'exploitation de gaz de schiste
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 618 autres membres