Humanisme-Ecologie-République

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Abattoirs : bientôt un délit de maltraitance des animaux ?

De source AFP le ministre de l'Agriculture l’a annoncé mardi : il a l’intention de "créer un délit de maltraitance" envers les animaux adossé à des "sanctions pénales" qui seront inscrites dans la future « Loi Sapin 2 » qui sera  débattue durant l’été 2016,

Stéphane Le Foll a annoncé un plan destiné à améliorer la condition des animaux d’ici 2020. Ce plan vise d’abord les abattoirs et leurs directeurs.

 

© CITIZENSIDE/YANN KORBI

 

« On va créer un délit (...) dans la loi Sapin2 pour les maltraitances vis-à-vis des animaux, avec sanctions pénales destiné à changer le rapport global vis-à-vis des animaux, mais qui se concentre surtout sur les abattoirs», a déclaré le ministre de l'Agriculture.

La mise en cause des responsables des abattoirs, sera possible notamment pour des cas tels que ceux qui ont été dénoncés ces derniers temps.

Le Ministre reconnaît une responsabilité de L'État «pour le suivi de ce qui se passe dans les abattoirs », mais il ajoute que ce plan ne sera pas efficace  «si la responsabilité au sein des abattoirs n'est pas  elle aussi engagée ».

Le patron de la Direction générale de l'alimentation DGAL) Patrick Dehaumont en a remis une couche : «Aujourd'hui, un exploitant d'abattoir n'est pas responsable directement d'un acte qui serait commis par un de ses salariés. Cela va changer au niveau des textes. Il y aura un délit qui sera créé pour un responsable d'établissement où il y aura eu des actes de maltraitance » a-t-il précisé.

Ces réactions font suite à la diffusion il y a 8 jours,  par l'association de défense des animaux L214 de vidéos particulièrement insupportables dénonçant des actes  de maltraitances dans un abattoir de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques),

Stéphane Le Foll a tenu à se justifier en indiquant, "les yeux dans les yeux ndlr"  que l’annonce de plan ne devait rien à  l'actualité.

Celui-ci « dès mai 2014, avait demandé à la DGAL de préparer une stratégie globale en faveur du bien-être animal ». Nous sommes en 2016 et déjà par deux fois depuis mai 2014, des cas graves et cruels de maltraitances faites aux animaux dans des abattoirs ont été signalés par L214.

Le plan se compose de 20 mesures concernant les animaux d'élevage ou de compagnie et d’ici à l’été un décret donnant le statut de lanceur d'alerte aux salariés rendant publics  des actes de maltraitance dans les abattoirs sera créé.

« La proposition d'étendre le référent de protection animal aux abattoirs de petite taille est une façon d'amener une responsabilisation de tous les acteurs», a commenté Christiane Lambert la vice-présidente de la FNSEA –  premier syndicat agricole français qui a participé à l'élaboration de ce plan – «Nous, on fait tout pour que les animaux soient bien et quand on voit des images comme ça, ça nous révulse», a ajouté sans rire la pauvrette,  actuelle sous chef de l’industrie agricole productiviste menée actuellement par le grand patron agro-industriel Xavier Beulin.

En autre mesure il faut noter l’annonce d’un soutien public de 4,3 millions d'euros pour mettre en œuvre une méthode actuellement expérimentale de « sexage des embryons dans l'œuf ». Où  le Ministre va-t-il trouver l’argent ?

Le ministre décidemment en verve expliquant le bien fondé de cette mesure pour «ne plus avoir à supporter ces images de broyages de poussins».

Rappelons qu’actuellement faute d'intérêt pour l'industrie les poussins mâles sont éliminés et  les femelles conservées pour devenir des poules pondeuses en batterie dont les conditions de mal-être sont intolérables.

En fait, quoi qu’il en dise, pour calmer le jeu le Ministre Le Foll avec son plan bricolé répond dans l’urgence et à la marge à une situation générale  inadmissible en matière de bien être animal, .

©ledmark31 - Fotolia.com

Rien n’est dit à propos des conditions abominables de transport des animaux vivants : entassement dans les caisses de poulets vivants, entassement dans des camions des porcs, des moutons qui restent sans bouger pendant des centaines de kilomètres….. Rien à propos de l’abattage rituel qui permet d’égorger  vif des animaux !!!.

Quand à la mesure phare réclamée par la fondation 30 millions d’amis – l’installation de caméras de surveillance dans les 263 établissements chargés d’abattre les animaux pour permettre de contrôler à toute heure le bon déroulement de l’abattage et le cas échéant servir d’élément de preuve en cas de soupçon de maltraitance – celle-ci a carrément été retoquée par le Ministre au prétexte que les salariés se sentiraient surveillés en permanence « les pôvres !(NDLR) » .

 

Visiblement pour les associations le compte n’y est pas !

L'association CIWF  –  Compassion in World Farming –  qui a participé aux réflexions pour l’élaboration du  «  plan Le Foll » a fait part de sa déception à propos des engagements de l'État.

« Dans les abattoirs, la présence d'un responsable de protection animale est déjà obligatoire depuis le 1er janvier 2013, il sera juste étendu aux petits abattoirs. De plus, le ministre ne mettra pas les moyens suffisants pour assurer des contrôles systématiques au poste d'abattage ».

De son côté La Confédération nationale des SPA de France qui siégeait au CNOPSAV*, s’est carrément  retirée des débats.

«Tant que tout ne sera pas durablement et sincèrement mis en œuvre pour permettre à ces centaines de millions d’animaux sacrifiés chaque année en France d’avoir une fin de vie, si ce n’est douce, a minima décente, tant que seront tolérés les actes de barbarie parfaitement connus et tus, tant que la France ne pourra parler sans honte des actions réfléchies ou mises en œuvre en faveur du bien-être animal, tant que l’Etat se bornera, par la voix de ses représentants successifs à se glorifier par des discours rapides et mal bâtis d’autosatisfaction, des prétendues avancées en faveur de l’animal, la Confédération Nationale des SPA de France ne siègera plus au sein des instances ministérielles de décision et de concertation » a annoncé l’organisation dans un communiqué.

 

Décidément une fois de plus, sous le règne François Hollande, le choix de l’enfumage médiatique a été retenu par un ministre de la République. On fait pour ne pas faire, puis on parle, on parle sans convaincre mais on parle. Bref on gesticule, on s’agite mais le changement ce n’est toujours pas pour maintenant.

 

Ici en l’occurrence le « plan Le Foll » destiné, d’ici 2020, à améliorer la condition des animaux (!!!!!), élaboré avec et à la satisfaction de  la FNSEA – c’est comme si le voleur de poules participait à l’élaboration des lois sur le pillage  des poulaillers – ne règle pas les problèmes de fond de maltraitance animale dans sa globalité.

 

Mais l’honneur est sauf pour les grands lobbies de l’agro-industrie!

 

La FNSEA n’est pas bousculée dans ses méthodes et intérêts, et les associations écologistes de défense du bien être animal n’ont qu’à se faire voire ailleurs. On leur a donné des miettes qu’elles s’en contentent! Circuler, il n’y a plus rien à dire plus rien à voir.

 

Non, monsieur le Ministre Le Foll les associations de défense du bien être animal ne s’en contenteront pas.

 

Lors des prochaines échéances électorales de 2017 – présidentielles et législatives - elles vous feront payer cash votre  refus de dire non aux lobbies de l’agro-industrie, votre « collaboration active et soumise» avec la FNSEA et « votre incapacité à vous imposer » aux fonctionnaires de votre ministère qui continuent de faire comme ils l’entendent eux et pas le Ministre.

 

Bernard FRAU

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*Conseil national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale

 

Source

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AFP Publié le 05/04/2016 à 14:47 - Modifié le 05/04/2016 à 17:20 | Le Point.fr

 

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10/04/2016
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